Interview

Marine Sélénée fait briller les constellations familiales à New-York

septembre 5, 2019

 
Marine Sélénée est une thérapeute française expatriée à New York et spécialisée dans les Constellations Familiales. Je la suis depuis quelques temps sur Instagram et via sa newsletter. J’avais très envie de l’interviewer sur sa pratique, les différences entre les États-Unis et la France, mais aussi sur la manière dont elle gère sa communication que je trouve vraiment très bien orchestrée !  
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1. Bonjour Marine, tout d’abord peux-tu te présenter, ainsi que ton parcours entre la France et les États-Unis ?
J’ai étudié la Communication et la Psychologie à Paris, puis je suis partie après mes études, à l’âge de 23 ans, à Miami tout d’abord, puis ensuite en Californie et à New York. Cela fait maintenant 10 ans que j’habite aux États-Unis.
Quand je suis arrivée là-bas, j’avais mis la Psychologie de côté pour monter une société de conciergerie pour femmes avec l’une de mes meilleures amies. Cette aventure entrepreneuriale n’a pas duré, mais cela nous a donné une belle expérience en tant qu’entrepreneures.
Ensuite, dans ma vie personnelle, j’ai été amenée à participer à un atelier sur les Constellations Familiales, qui a été une magnifique découverte et un éveil, autant émotionnel, spirituel que professionnel. Pendant un an, j’ai travaillé sur moi à travers les constellations familiales.
Je suis partie étudier à Miami avec Mark Wolynn, et ensuite à New York avec Suzi Tucker au Bert Hellinger Institute. Tous deux ont été formés par Bert Hellinger, le fondateur des Constellations Familiales. 
Et enfin, je me suis lancée dans l’aventure en ouvrant mon propre cabinet, et cela va faire bientôt 7 ans !

2. Peux-tu expliquer brièvement en quoi consistent les Constellations Familiales ? Est-ce-que c’est une pratique répandue aux États-Unis ?
C’est une pratique créée dans les années 50 par un allemand, Bert Hellinger. 
Cette thérapie se base autour du système familial et sur le fait que, de génération en génération, des comportements, des maladies, des croyances, des idées se transmettent, parfois de manière inconsciente. Et tant qu’on ne les reconnait pas, tant qu’on ne s’en libère pas, malheureusement ces blessures peuvent devenir les nôtres, alors que nous ne les avons parfois jamais vécues.
En fait, on peut répéter des situations qui se sont passées antèrieurement, soit dans notre passé, soit dans la vie de nos parents, de nos grands-parents voire même de nos arrières grands-parents. Les Constellations Familiales ont un impact sur sept générations : trois avant nous, une au milieu, la nôtre ; puis trois après nous. En fait, chaque génération a une influence subconsciente sur notre vie actuelle.
Les Constellations Familiales aident à reconnaitre les blessures du passé et à s’en libérer pour pouvoir guérir. Cela nous donne la force nécessaire pour avancer et pouvoir vivre notre propre vie. 
C’est une pratique qui est de plus en plus répandue aux États-Unis, mais aussi en Amérique du Sud. En Turquie et en Russie, cela commence à devenir de plus en plus populaire aussi.

  • CETTE THÉRAPIE SE BASE AUTOUR DU SYSTÈME FAMILIAL ET SUR LE FAIT QUE, DE GÉNÉRATION EN GÉNÉRATION, DES COMPORTEMENTS, CROYANCES SE TRANSMETTENT. TANT QU’ON NE S’EN LIBÈRE PAS, CES BLESSURES PEUVENT DEVENIR LES NÔTRES, ALORS QUE NOUS NE LES AVONS PARFOIS JAMAIS VÉCUES.

3. Quelles différences notes-tu entre la France et les États-Unis concernant le secteur du bien-être, de la thérapie et des médecines douces & alternatives ?

Je pense qu’aux États-Unis, pays où il y a un vrai brassage culturel et de communautés, les personnes sont déjà plus ouvertes d’esprit pour tester des pratiques alternatives.

Par ailleurs, les Américains ont une réelle envie de mieux se connaitre, et, c’est vrai, de se dépasser également, en allant toujours de l’avant. C’est donc une démarche qui est plus simple pour eux de se tourner vers ce secteur et de tester une nouvelle pratique. 

Par contre, je pense que notre génération, la génération des années 80, en France, est de plus en plus ouverte à cela aussi. Je note une plus grande ouverture d’esprit en France sur ces sujets.

Nous sommes moins dans le schéma classique freudien de psychologie et de psychanalyse. Je pense qu’en fin de compte, les gens ont envie de prendre part à leur bien-être et d’avoir des outils concrets qu’ils peuvent utiliser par eux-mêmes; à travers ces nouvelles méthodes et thérapies, il y a une compréhension de leur être qui, à mon sens, se veut plus accessible et plus simple.

De plus, cela est beaucoup moins connoté qu’avant de suivre une thérapie. D’ailleurs, je pense que tout le monde devrait faire ce travail, au moins un an, juste pour apprendre à se connaitre, car quand on se connait, on est tout simplement mieux dans sa peau, et cela a également un effet positif sur l’entourage.

4. Et est-ce que tu notes des différences entre la France et  les États-Unis concernant l’entreprenariat et la manière de développer son activité ?
Je n’aime pas faire de généralités, mais encore une fois, aux États-Unis, je pense qu’il y a davantage cette mentalité où tout est possible. Les gens sont fonceurs, se donnent les moyens, saisissent toutes les opportunités qui se présentent à eux.
Cela n’a pas été non plus facile pour moi de développer mon activité, cela m’a pris du temps, mais je me suis sentie vraiment soutenue !  Souvent, les gens te donnent ta chance et sont prêts à parier sur toi si tu t’engages à t’investir ; par contre si tu les déçois, il n’y aura pas d’autre chance. J’aime bien cette mentalité, et je trouve que depuis quelque temps, on la retrouve de plus en plus en France.


5. Qui sont tes clients ? As-tu un profil type de client qui se dessine ?
 Ce sont majoritairement des femmes, à 80%. J’attire des femmes de ma génération, (généralement on attire qui l’on est !), donc des personnes de 30-40 ans. Ce sont des femmes qui ont envie d’authenticité, de mieux se connaitre et qui n’ont plus envie de souffrir.
Leurs motifs de consultations tournent souvent autour de problèmes relationnels avec leurs parents, de blocages dans leurs relations amoureuses; mais aussi des problématiques liées à la dépression, la fertilité ou bien la carrière. 
J’ai une clientèle majoritairement américaine, ce qui me convient bien car j’ai été formée en anglais, je suis donc habituée à accompagner mes clients dans cette langue. Mais je suis tout de même très heureuse d’avoir, depuis deux ans, une clientèle française qui s’accroît. Cela représente 20 à 30% de mes clients ; et j’en accompagne certains à distance, c’est super, cela me fait voyager ! 

  • CE QUI M’AIDE LE PLUS, C’EST VRAIMENT QUAND LES CLIENTS PARTAGENT LEURS EXPÉRIENCES. LA THÉRAPIE EST UNE TELLE DÉMARCHE INTIME ET PERSONNELLE QUE LES PERSONNES ONT BESOIN D’ÊTRE EN CONFIANCE AVANT DE VENIR ME VOIR.

6. Comment as-tu fait pour trouver tes premiers clients au début et développer ensuite ta clientèle ? De quelles manières tes clients te trouvent-ils maintenant ?

Je suis arrivée à New York avec un seul client, qui m’a ensuite recommandée. Sinon, je suis aussi allée dans les centres de bien-être et de soin pour parler de ce que je proposais.

J’ai aussi organisé des ateliers, créé une mailing list pour ma newsletter. Cette newsletter, je l’ai lancée en 2012, j’écrivais aussi des articles de blog toutes les semaines (maintenant tous les mois). Je pense que tout ce travail et cette régularité m’ont beaucoup aidée à accroître ma clientèle et à créer un lien de confiance et d’engagement par rapport àmon activite.

De plus, des amis d’amis m’ont également recommandée. Le bouche à oreille fonctionne vraiment bien pour moi, tout comme les réseaux sociaux et les ateliers. Le fait d’écrire un livre, The Movement, m’a également aidée. 

Mais ce qui m’aide le plus, c’est quand les clients partagent leurs expériences. La thérapie est une telle démarche intime et personnelle que les personnes ont besoin d’être en confiance avant de venir me voir. Le fait de lire des témoignages, un article sur moi ou que je sois recommandée par un de leurs proches, participent à instaurer ce climat de confiance.

7. C’est vrai que le partage de témoignages clients, mais aussi les réflexions vidéo face caméra semblent être au cœur de ta communication. Est-ce que cela a toujours été facile pour toi de mettre en avant ton travail et de te mettre en lumière ?
Cela est très important pour moi de partager les témoignages de mes clientes car cela rassure les personnes qui souhaitent me contacter. Puis, je suis heureuse et reconnaissante aussi de faire ce métier et de voir que mes clientes s’épanouissent, et c’est un plaisir pour moi de partager cela. Ces témoignages me touchent énormément. Néanmoins, je pars du principe que rien n’est acquis pour moi, et tous les jours je me » remets en selle » ! 
Le fait de parler devant la caméra, c’est récent, cela date de 2017, avant je me cachais un peu ! C’est ma webdesigner qui m’a fait prendre conscience qu’en tant que thérapeute, nous sommes notre propre marque et qu’il est important de montrer notre visage. Du coup, je me suis lancée, sans trop me poser de questions ! Toutes les vidéos ne sont pas réussies, mais ce n’est pas grave ! Cela n’a pas toujours été facile, mais je l’ai fait, le plus dur en fait, c’est de se lancer ! 
Cela a été la même chose quand j’ai participé à des podcasts, à des séminaires, à des ateliers ou quand j’ai dû présenter mon livre. Et au final, ce qui me faisait le plus peur, c’était l’accent que je pouvais avoir en anglais ! Ma prochaine étape, maintenant, est de faire un one-woman show en anglais (et en français !) sur la guérison pour dédramatiser cette période. 

  • C’EST MA WEBDESIGNER QUI M’A FAIT PRENDRE CONSCIENCE QU’EN TANT QUE THÉRAPEUTE, NOUS SOMMES NOTRE PROPRE MARQUE ET QU’IL EST IMPORTANT DE MONTRER NOTRE VISAGE.

8. Aurais-tu des conseils à donner pour aider ceux qui ont peur de passer le pas de la vidéo ?
Derrière la peur, il y a votre rêve !  
Je pense que c’est un passage obligatoire de se montrer car nous n’avons pas de produit à vendre, et ce que nous vendons et proposons c’est nous et notre expertise. Donc tôt ou tard, si vous voulez vraiment aller de l’avant et faire grandir votre entreprise, il va falloir vous montrer.
Tout le monde a peur, mais la peur ne doit pas vous empêcher d’être qui vous êtes, ni vous empêcher d’avancer !   

9. Parmi les moyens de communication que tu as développés, quels sont ceux qui ont bien fonctionné et au contraire qu’est-ce qui n’a pas fonctionné comme tu l’espérais ?
Pour moi ce qui fonctionne, ce sont mon site internet, ma newsletter que j’envoie tous les mois, mes articles de blog, Instagram, et le fait d’avoir organisé des ateliers.
J’ai essayé aussi d’autres plateformes américaines ; mais j’ai fait le tri car on ne peut pas être sur tous les fronts. Je pense qu’Instagram est le réseau le plus puissant pour le moment, parmi tous les vecteurs de communication que j’utilise ; je trouve que Facebook perd un peu de vitesse.
La recette, je pense, c’est de se montrer tout simplement et de prendre la parole. Pour cela, les podcasts marchent extrêmement bien, ainsi que les articles dans la presse.
Quand je fais le bilan, au final, il n’y a rien qui n’a pas réellement fonctionné. Peut être que certaines actions m’ont ramené qu’une seule personne, mais qui ensuite m’a ramené deux autres personnes, etc.
Ce qui est important, c’est de garder une authenticité et un alignement dans ce que tu fais et de ne pas trop se disperser. Moi, ma niche, ce sont les Constellations Familiales et 95% du temps, je prends la parole sur ce sujet. À mon sens, c’est extrêmement important de trouver sa niche et son sujet, et d’y rester. 

  • CE QUI EST IMPORTANT, C’EST DE GARDER UNE AUTHENTICITÉ ET UN ALIGNEMENT DANS CE QUE TU FAIS ET DE NE PAS TROP SE DISPERSER. MA NICHE, CE SONT LES CONSTELLATIONS FAMILIALES ET 95% DU TEMPS, JE PRENDS LA PAROLE SUR CE SUJET.

10. Tu communiques régulièrement sur Instagram et via ta newsletter ; les contenus que tu proposes sur ces deux supports sont présentés avec beaucoup de soin, tant sur le fond que sur la forme. Est-ce que c’est toi qui as défini cette ligne éditoriale en amont ou cela s’est-il fait naturellement au fil du temps ?
Il y a eu 3 étapes dans mon business.
En 2012-2013, quand j’ai lancé mon activité, le premier nom de mon site internet était La Balancelle. En 2014, j’ai eu un rdv avec une consultante en communication et marketing qui m’a dit qu’il fallait qu’il y ait mon nom dans le nom de mon site, et c’est donc ce que j’ai fait, en l’appelant Marine Sélénée. Par contre, je n’utilise pas mon nom de famille, j’utilise un pseudonyme pour protéger ma famille, car je partage beaucoup de choses intimes qui peuvent les concerner.
À l’époque, j’avais une identité visuelle en lien avec les étoiles et l’univers de la magie. Puis en 2017, j’ai eu une conversation avec un de mes amis, spécialisé en communication & image de marque, qui m’a posé les « bonnes » questions, et qui m’a refait ensuite mon logo et toute l’identité visuelle. J’avais envie de partir sur une identité visuelle solide, plus épurée, carrée, et sérieuse. Pour moi, cela est très important de transmettre cette image là à mes clients, auxquels je dis souvent qu’ils doivent consolider leurs fondations pour prendre leur envol.
 J’ai développé ma ligne éditoriale, naturellement, au fil du temps. Quand j’ai commencé j’avais 27 ans, c’était il y a 7 ans, je ne suis plus la même femme aujourd’hui. J’ai aussi appris à me faire davantage confiance, et cela a aussi un impact dans ma manière de communiquer.  
Je publie des posts tous les jours, mais je consacre 1H max / jour à ma communication.

11. Quels conseils aurais-tu à donner à des thérapeutes /praticiens en train de lancer développer leurs activités ?
Honnêtement, je n’ai aucun conseil à donner, excepté d’aimer ce que vous faites car vous aurez besoin de cette passion pour être confiant face aux obstacles que vous pourrez rencontrer. Croyez en vous et en votre vision !

  • JE N’AI AUCUN CONSEIL À DONNER, EXCEPTÉ D’AIMER CE QUE VOUS FAITES CAR VOUS AUREZ BESOIN DE CETTE PASSION POUR ÊTRE CONFIANT FACE AUX OBSTACLES QUE VOUS POURREZ RENCONTRER.

12. Est-ce qu’il y a une citation ou un mantra qui te porte au quotidien, aussi bien dans ta vie perso que pro ?
« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront. » René Char

13. Quels sont tes projets pour les mois à venir ? ?
J’ai déménagé récemment à Beacon (Upstate NYC) donc mon emploi du temps va changer. Je viendrais à Manhattan deux à trois fois par semaine et je vais développer ma pratique à Beacon et aux alentours également.
Puis, je travaille sur une nouvelle proposition avec un éditeur et un agent afin que mon premier livre The Movement soit publié par une maison d’édition. Si, cela se fait alors je repartirai dans la réécriture de mon premier livre. Et puis, d’être heureuse ! Tout un programme 🙂 

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