Interview
Susan Oubari, l’alliance magique du Breathwork & du Reiki
Je suis très heureuse de partager avec vous le parcours de Susan Oubari, Maitre Reiki & facilitatrice Breathwork, fondatrice de Breathe in Paris. Cet interview est le résultat d’une longue conversation, à cœur ouvert, au cours de laquelle Susan a partagé, sans filtre, tous les challenges et succès qu’elle a rencontrés pendant son long parcours entrepreneurial, de part et d’autre de l’Atlantique.
Elle raconte, en fil rouge, son histoire passionnelle avec le Reiki, les difficultés qu’elle a eues pour assumer pleinement cette activité et comment le Breathwork lui a permis de trouver et prendre enfin sa place. J’espère que ce beau parcours de vie vous inspirera !
Merci Susan pour tes partages plein de sincérité !
1. Bonjour Susan ! J’ai lu que tu avais eu une longue carrière dans la mode. Tu as complètement changé d’univers. Est-ce que tu peux nous expliquer quel a été le déclic pour toi et ce qui t’a amenée à changer de voie ?
Pendant 27 ans, j’ai travaillé dans la mode (agent de photographe, ambassadrice de marque, directrice artistique, etc.) et j’ai quitté cette industrie il y a seulement deux ans. Cependant, ma rencontre avec le Reiki et mes désirs de reconversion ne datent pas d’hier.
J’ai découvert l’existence du Reiki en 2005, grâce à une amie japonaise qui m’a recommandé cette pratique pour aider ma fille qui souffrait de tics nerveux. Cette découverte a été une véritable révélation qui a dépassé mes espérances : le Reiki n’a pas seulement aidé ma fille, mais moi également.
À l’époque, mes seules préoccupations étaient d’avoir une bonne carrière et d’être une bonne maman, tout le reste passait après ; moi y compris.
Grâce au Reiki, j’ai commencé petit à petit à m’occuper plus de moi, à gagner en confiance, à avoir une meilleure estime de moi, à prendre ma place et à faire porter ma voix. Cela m’a aussi aidée à me connecter à qui je suis véritablement, à mes valeurs et mes priorités dans la vie. Le Reiki a vraiment sauvé ma vie et ma famille.
Au départ, mon intention était de me former au premier niveau pour l’expérimenter sur moi seulement. Finalement, je n’ai jamais arrêté de me former !
Je suis maintenant Maître Reiki, certifiée Usui / Holy Fire® II, Karuna Reiki® Master Teacher et je suis membre professionnel de The International Center for Reiki Training.
2. Quand et comment as-tu commencé à proposer des séances de Reiki à d’autres personnes ?
En 2011, j’ai commencé à donner des séances de Reiki à toutes mes amies, gratuitement ou contre un don, dans mon appartement à Paris. C’était majoritairement des femmes issues du monde de la mode, qui étaient stressées et qui vivaient les mêmes choses que moi auparavant. Petit à petit, j’ai commencé à leur demander de payer, cela était dur après avoir fait des séances gratuites.
En 2012, nous avons déménagé à Vancouver et à ce moment-là j’ai décidé de laisser l’univers de la mode derrière moi, je n’en pouvais plus. C’était un environnement dans lequel on se moquait de moi quand je parlais de Reiki, on disait que j’étais folle, que c’était une secte. Je n’arrivais pas à assumer ce que je faisais tout en travaillant dans ce milieu.
À Vancouver, je me suis donc lancée à fond pour me faire connaitre en tant que Maître Reiki dans cette ville où je n’avais aucun contact. J’ai aussi pris un Business Coach qui m’a encouragée à ne plus me cacher, à assumer mon passé dans la mode et à mettre en avant toutes les facettes de mon identité. J’ai aussi suivi les formations de Marie Forleo pendant 2 ans.
J’ai vraiment travaillé comme une dingue pour développer mon entreprise qui s’appelait à l’époque The Reiki Suite. J’ai commencé à avoir des clients, à augmenter mes prix. Mon activité fonctionnait un peu, mais pas comme je le souhaitais.
3. Est-ce-que tu as réussi à identifier les raisons de ce succès mitigé ?
Il y a eu plusieurs facteurs. Le premier, c’est qu’à Vancouver, les gens sont plutôt heureux ! Vancouver fait partie des 5 villes au monde où il est le plus agréable de vivre. Les Vancouverois n’ont pas tendance à dépenser de l’argent pour le type d’accompagnement que je propose. Ils vont plutôt aller se ressourcer et trouver le calme en pleine nature et en faisant des activités physiques.
Le deuxième facteur, c’était tout simplement moi ! Mon estime de moi vis-à-vis du Reiki était très basse à cause des moqueries que j’avais subies. Je n’étais pas en harmonie avec le Reiki et l’image que je renvoyais. J’en ai beaucoup souffert. Cela m’a pris des années avant de pouvoir me réconcilier avec cette pratique et me sentir confiante et à ma place.
Quand tu n’as pas une haute estime de toi, ni confiance en toi, tu ne peux pas te vendre, ni communiquer sur ta valeur, même si tu as beau faire tout ce qu’il faut en termes de communication ou de développement commercial ! Tu ne peux pas forcer les choses, car c’est un travail à faire sur soi.
4. Comment as-tu réussi à te sortir de cette « love/hate relationship » avec le Reiki ?
Cela a été un grand cheminement pour être enfin en harmonie avec cette pratique, cela fait environ un an seulement que je me sens apaisée. J’ai énormément travaillé sur moi avec un coach et…avec des soins Reiki !
Mais j’ai eu LE déclic quand j’ai découvert le Breathwork, il y a deux ans, grâce à ma sœur. J’ai enfin compris que c’était l’outil que je voulais utiliser et que ça allait être super de l’intégrer à des séances de Reiki ! Quelquefois, il faut savoir lâcher prise et ne pas forcer les choses pour trouver les solutions.
Maintenant, quand je parle de Breathwork et donc de respiration, les gens écoutent et comprennent clairement ce que je propose ; ce n’était pas forcément le cas avant.
5. Le Breathwork t’a donc en quelque sorte réconciliée avec le Reiki ?
Oui totalement ! Je sais que ce qui me convient maintenant c’est l’association entre le Reiki et le Breathwork. Cela m’a aidée à m’approprier le Reiki et à me réconcilier avec cette pratique. J’en parle maintenant librement dans toutes mes séances et mes cours, quel que soit le public. Je me suis libérée, le Breathwork m’a libérée. Et maintenant, je n’ai qu’une envie : le faire découvrir à tout le monde !
6. Tu as donc créé ta propre méthode ?
Oui ! Je propose des cours, de 1H30 ou 2H, durant lesquels il y a de la méditation, du Reiki et du Breathwork. Je dispense ces cours en français ou en anglais.
Proposer des cours, c’était un rêve. Quand j’ai découvert le Breathwork, je voulais être la première personne à importer cette pratique à Paris. C’était l’ambition que j’avais, sans savoir comment j’allais faire.
Je voulais faire quelque chose de Grand, en mettant à profit tout ce que j’avais appris et me réaliser enfin. Cela faisait vraiment longtemps que je ramais, malgré tout le travail et l’investissement personnel et financier que j’ai fournis.
J’aime avoir une vision et me projeter, cela m’aide tous les jours dans les actions et petits pas que j’ai à faire. Je sais que le moment présent va être beaucoup plus calme et fluide si je suis bien préparée.
7. Comment as-tu fait pour développer ton activité à Paris et faire connaitre le Breathwork ?
Il y avait un cours de yoga sur la place des Vosges et j’ai tout simplement demandé à la prof si je pouvais donner un cours de Breathwork après et elle m’a dit oui !
Je suis aussi allée me présenter au Centre Élément, j’ai fait un essai et j’ai proposé des cours ensuite. C’était une première, car avant je ne faisais que des séances privées, et cela a marché !
L’année dernière, j’ai commencé à donner des cours dans le parc des Tuileries, et c’est de cette manière que j’ai trouvé le nom « Breathe in Paris ». Comme j’étais enfin dans mon élément, les choses se sont faites naturellement ensuite. J’ai été en contact avec le club de sport l’Usine, puis avec des journalistes, etc.
8. Selon toi, qu’est-ce qui a enfin contribué à ton succès ?
Ce qui m’a aidée, c’est d’avoir enfin trouvé mon alignement et mon axe, puis d’avoir osé : oser me présenter dans différents lieux et proposer des ateliers.
Cela fait peur bien sûr, je ne compte pas le nombre de journées où j’ai eu peur, mais maintenant je vois la peur comme une adrénaline. Si tu restes dans ta zone de confort, tu ne vas rien faire et ne pas réaliser ta mission. Des fois, on est tellement bloqué par nos peurs que l’on ne bouge pas. Je me dis souvent « I’m excited instead of being scared » et je fonce en me disant que le pire qui puisse se passer, c’est d’échouer ou que je sois embarrassée de ne pas trouver un mot en français. J’ai beaucoup travaillé pour donner mes cours en français, pour mémoriser, je m’enregistrais, me réécoutais, je m’entraînais devant mes amis.
Cela est également important de garder en tête que l’on gère un business et qu’à la fin, on veut en vivre. Pour cela, je n’hésite pas à faire ce qui est nécessaire, me faire accompagner, demander de l’aide pour pouvoir déployer mon activité et aider le plus de personnes possible.
Mon moteur, c’est une amie très chère que j’ai perdue tragiquement. Cette perte m’a fait prendre conscience que la vie peut être très courte. J’ai vraiment envie de faire tout ce que j’ai à faire sur cette Terre et me donner les moyens de mon ambition. Tous les jours, je lui dédicace mes cours ou je fais une prière, et je veux la rendre fière ; cela m’aide à dépasser mes peurs et foncer.
9. Parmi les moyens de communication que tu utilises, quels sont ceux qui fonctionnent très bien pour toi ?
Instagram définitivement ! J’ai beaucoup de clients qui m’ont découverte via ce réseau. Lorsqu’ils s’inscrivent, je leur demande systématiquement comment ils ont entendu parler de moi.
Je pense que les gens se reconnaissent dans ce que je partage et qui je suis. Je n’ai pas changé de vie par rapport à avant, mais j’ai intégré de nouvelles habitudes et philosophies dans ma vie, sans tout chambouler. On n’a pas besoin de tout bousculer dans sa vie pour aller mieux, il suffit juste de changer de perspective. Cela rend le travail sur soi accessible. Je tiens vraiment à renvoyer une image cool et accessible, à laquelle les gens pourront s’identifier.
Par contre, tu ne peux pas créer une identité de marque forte, l’incarner et créer des connexions authentiques avec des clients potentiels, si avant tu ne t’es pas connecté.e et aligné.e avec qui tu es vraiment et tes valeurs.
Sinon, j’ai également eu des parutions dans la presse au tout début, grâce à l’Usine, en faisant un cours devant 25 influenceurs et journalistes. Tous les articles sur moi étaient sur l’Usine, puis petit à petit j’ai eu des contacts avec des journalistes, sans rapport avec l’Usine. J’ai eu récemment un article dans ELLE et bientôt un dans Paris Match au sujet du Reiki. J’ai maintenant une attachée de presse pour développer cette partie-là.
10. Tes différents supports de communication sont conçus avec beaucoup de soin, est-ce que cela est lié à ton passé professionnel ?
En effet, je fais très attention à la forme et à l’esthétique de mes supports de communication pour que tout soit attractif, moderne et joli. Je n’ai pas peur de casser les codes.
Mon expérience dans le graphisme, dans la mode et la télévision m’a sensibilisée à l’esthétisme et à l’importance de savoir susciter de l’émotion. Je sais de quelles manières on peut le faire à travers un visuel. L’émotion peut être aussi créée à travers l’humour ou en se montrant aussi vulnérable et humaine.
Pour les réseaux sociaux, je m’inspire beaucoup de personnes que je suis sur Instagram et qui sont très douées pour faire du marketing sur ce réseau.
11. Toujours côté communication, est-ce que tu as eu à relever des challenges particuliers ?
Comme le disait très justement Margaux que tu as interviewée, cela est important de rester soi-même, d’être authentique, mais cela reste un challenge de se vendre.
Cela est facile pour moi de vendre mes cours, car c’est moins personnel. En revanche, il est difficile pour moi de promouvoir mon activité de coach et de mettre en avant mon expertise et ce que je vais pouvoir transmettre.
Même si je n’aime pas le faire, j’ai conscience que je dois, d’une manière ou d’une autre, promouvoir mes activités. Je commence donc à le faire plus depuis 6 mois en parlant de la manière dont j’ai personnellement changé ; mais ce n’est pas facile à faire.
Au tout début, j’avais quelqu’un qui m’aidait à écrire mes publications Instagram et cela m’a beaucoup aidée. J’avais aussi embauché une société qui retravaillait mes photos, car j’avais tellement peur de me mettre en avant. Je demandais aussi à mon fils, qui avait 22 ans à l’époque, de relire mes posts; je ne savais pas comment faire, je me sentais vulnérable.
Mais petit à petit, en douceur, j’arrive à le faire. Je n’ai plus peur par exemple de mettre des selfies ou des photos de moi.
12. Je trouve que tu arrives vraiment bien à valoriser ton travail et la manière dont tu aides tes clients, par exemple avec une page entière de témoignages écrits ou vidéos sur ton site. Est-ce que cela a été également difficile à faire pour toi ?
Par contre, je n’ai eu aucun problème à le faire, peut-être que cela est très américain de faire ça !
Cela est super important d’avoir des témoignages de ses clients. Je sais que cela va aider les gens à comprendre ce que je propose, ce que je peux leur apporter et comment je peux les aider.
Donc après chaque cours, je leur demande de me laisser un témoignage, s’ils le souhaitent. J’inclus leurs retours d’expérience sur mon site ou dans mes Stories Instagram. Bien entendu, je fais attention à bien préserver l’intimité et l’histoire de mes clients.
13. Quels conseils aurais-tu à donner à des thérapeutes/praticiens en train de développer leurs activités ?
Gardez en tête que vous êtes légitimes quel que soit votre parcours, même si ce n’était pas votre métier avant, même si vous recommencez une nouvelle vie professionnelle à zéro. Répétez-vous tous les jours « je suis légitime, je suis à ma place ». La solution n’est pas de faire des tonnes de formations pour se sentir légitime, mais de travailler sur soi et de pratiquer avec ses clients.
Faites une chose par jour qui vous fait peur (avec une récompense à la clé !) pour, petit à petit, avoir moins peur et rester dans l’énergie de l’action !
Vivez comme si c’était le dernier jour et gardez en tête l’impact que vous voulez avoir dans le monde et comment vous voulez y contribuer.
Ne vous cachez pas derrière votre succès, partagez-le !
Et enfin, gardez en tête que vous ne pouvez pas plaire à tout le monde, donc cela ne sert à rien de vouloir rentrer dans le moule des autres, soyez vous-même sinon cela ne fonctionne pas ! C’est souvent en l’expérimentant que l’on comprend cela.
14. Pour finir, quels sont tes projets ?
J’ai récemment participé, le 12 octobre dernier, au Breathwork Summit avec Dan Brulé, la référence dans le domaine du Breathwork.
En décembre, je vais dispenser deux jours d’ateliers chez Darphin (Estée Lauder) sur les thèmes de l’équilibre et du bien-être ! Cette intervention se déroule dans le cadre d’un évènement que la marque organise pour des influenceurs et des journalistes internationaux.
Je vais aussi participer au prochain documentaire de Stephanie Brillant sur le Breathwork, « Take a Breath », dans lequel elle va interviewer tous les grands noms du Breathwork partout dans le monde ! Stephanie s’est intéressée à mon parcours ainsi qu’à celui de ma sœur, car nous avons toutes deux changé de carrière pour nous consacrer au Breathwork ! Ma sœur faisait de la recherche sur les systèmes de santé, maintenant elle dédie tout son temps à la recherche sur les différentes techniques de respiration et a créé sa propre fondation, The Health & Human Performance Foundation.
J’ai aussi un nouveau projet de retraite avec Lumina Travel !
J’ai encore plein d’autres idées pour développer mon activité ! J’ai pris une assistante afin d’avoir plus de temps pour donner vie à ces idées ! J’aimerais organiser plus d’ateliers, mais aussi partager ce que je fais avec davantage de personnes, pas seulement celles habitant Paris. Je voudrais donc proposer des webinaires, des vidéos, des méditations enregistrées, etc. Et pourquoi pas aussi proposer un « Breathe in Paris teacher training » !
En attendant, je continue à déployer mon activité, avec des cours toutes les semaines (pour débutants & expérimentés) à l’Église Américaine, au Centre Élément et à l’Usine, ainsi que des séances privées dans mon studio et des coachings.
15. Petit mot de la fin : est-ce qu’il y a une citation ou un mantra qui te porte au quotidien, aussi bien dans ta vie perso que pro ?
Take a pause, take a breath and press reset !
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Crédits : Photos by Linda Mackie Photography